La
naissance d'un dragon
Le Cristal
Cette légende trouve sa source dans les montagnes du nord et plus
particulièrement dans la mine de souffre jouxtant le village de
Drogan-Nater et d un événement banal qui s’y produisit.
Une petite secousse sismique se produisit. Rien de bien inquiétant. Les
mineurs en avaient l’habitude. Les poutres de soutènements ne bougèrent
même pas mais dans le lointain Prim entendit un craquement. Le bruit se
prolongea pendant des jours. La roche se fracturait au fond d’une galerie
abandonnée car trop pauvre en souffre. Elle libérait les tensions. La
paroi finit par s’effondrer. Nul n’y aurait prêté attention s’il n y avait
eu cette étrange lumière qui irradiait entre les pierres.
L’excavation et le déblaiement prirent deux jours c’est alors que le plus
étrange des spectacles s’offrit a eux.
Un cristal géant de plus de deux cent mètres de haut leur apparut nimbé
d’une étrange lumière pulsatile. Mais ce qui les frappa le plus n‘était
pas le cristal mais la lave.
Le cristal se trouvait dans une chambre magmatique mais nulle lave ne le
touchait. Elle tourbillonnait autour de lui, jusqu’à la moitié de la
hauteur visible tandis que des éclairs la repoussait loin de lui.
Une semaine plus tard les premiers alchimistes avaient déjà installés
leurs laboratoires au sein même de la mine. La récupération des premiers
cristaux avait été meurtrière. Le cristal pulsait par moment. Il semblait
battre tel un cœur projetant son énergie vers le monde et gare à qui se
trouvait alors en contact du cristal.
Les alchimistes ne mirent pas longtemps à découvrir comment utiliser le
cristal comme arme. Un minuscule fragment au bout d’une flèche la rendait
explosive et sa dangerosité dépendait de la taille du fragment. Les années
suivantes leur permirent de découvrir d’autres manières d’utiliser leur
puissance afin d’alimenter armes et machines... malheureusement pour eux
ils se rendirent compte que plus ils utilisaient du cristal plus lentement
il repoussait.
Car il s’agissait bien d’un cristal vivant et c’était lui qui maintenait
en sommeil le volcan.
L’exploitation se ralentit mais les alchimistes poursuivirent leurs
études. Les cristaux pouvaient apprirent-ils être rechargés à proximité du
cristal principal...
La guerre Aurstienne
Les années s’écoulèrent jusqu’à la mort du roi Dicral Krats sans que les
armes à Magy ne soient utilisées. Son successeur, Ferde Rasper, le frère
ainé de Pras, étant trop jeune pour monter sur le trône fut placé sous la
tutelle de son oncle Sarguin Alenie. Celui ci déclencha une guerre de
conquête contre ses voisins utilisant les armes interdites. Les royaumes
voisins se coalisèrent malgré leurs différents qui les séparaient pour
certains depuis des siècles...
Dix ans s’écoulèrent sans qu’une victoire significative fasse basculer la
victoire dans un camp ou dans l’autre. Ferde Rasper fut kidnappé lors de
la troisième année de guerre et lorsqu’il fut retrouvé quelques mois plus
tard, il était devenu fou. Sarguin Alenie conserva le trône.
Prasengrim chevauchait dans l’escorte de Sarguin Alenie à travers les bois
qui mènent aux montagnes du nord lorsque sa petite unité et lui tombèrent
dans une embuscade.
Les combats furent meurtriers de part et d’autres. Un seul des assaillants
réussit à prendre la fuite alors que la moitié de l’escorte était décimée.
Sarguin Alenie avait reçu une blessure sérieuse au bras. L’artère avait
été touchée et il avait perdu beaucoup de sang. Malgré le fait que la
blessure ait été pansée, il continuait à s’affaiblir rapidement. Le reste
de l’escorte fila donc vers les mines afin de le mettre à l’abri.
Prasengrim fut pris à part par les alchimistes. Sarguin Alenie était très
faible. C’était donc a lui, le fils de l’ancien roi en tant que mâle ainé
de la famille royal de prendre le commandement. Ils le conduisirent dans
une salle couverte de paillasse où des gens se tordaient de douleur avant
de mourir exsangue. Leurs visages étaient familiers à Prasengrim. Il les
avait déjà croisés. Certains étaient des membres de la garde royale,
d’autre des généraux et les derniers qu’il reconnut des combattants
récompensés pour leurs actes de bravoure...
- Je reconnais certains de ces hommes. Que leur est il arrivé ?
- Ce sont des échecs messire
- Des échecs ?
- Oui.
- Et...
- Il ne vous a donc rien dit. J’ignore si...
- Dites-moi ce qu’il en ait. Je suis votre prince.
- Nous avons reçu l’ordre de tester les effets des cristaux sur des
sujets de sa majesté. Nous avons découvert que dans certains cas il était
possible de les doter de pouvoirs mais les effets ne durent pas très
longtemps et implique le décès a court terme du cobaye. Notre mission :
augmenter la durée des pouvoirs et dans la mesure du possible assurer la
survie du volontaire... Mais nous en somme encore loin...
- Dans la mesure du possible… Combien ont déjà été sacrifié pour cette
folie
- Beaucoup messires...
Des bruits de combats mirent fin à la discussion. L’ennemi avait
trouvé la mine grâce au fuyard qui avait suivit les survivants en laissant
une piste facile pour ses compagnons. Prasengrim se lança dans la bataille
mais l’ennemi était trop nombreux et les repousser se révéla rapidement
impossible. Prasengrim décida de tenter le tout pour le tout et de mener
les assaillants à la salle du cristal. Celui ci avait été piégé afin que
nul ne puisse se l’approprier. Un bloc de cristal grand comme un homme
avait été attaché et sa libération devait provoquer l’explosion de la
grotte. Les alchimistes estimaient que cela pouvait soit provoquer
l’explosion du cristal soit au minimum son ensevelissement.
Les gardes refluaient. Les assaillants étaient trop nombreux.
Prasengrim faisait parti du dernier carré à l’arrière. Il fut atteint d un
coup juste au dessus de la clavicule en tentant d’éviter la lame qui
visait sa gorge. Le choc le fit reculer et il chutait en direction du
cristal. C’est alors qu’il entendit une voix lointaine et hors d’âge comme
issue d un rêve
- Enfant de mortel veux tu vivres ?
- Oui
- Accepte mon fardeau et tu le pourras !
- Quel en est ce fardeau ?
- Le prix du pouvoir ! Le prix de la trahison. Tu mourras, tu renaitras
changé quiconque mêlera sa vie à la tienne aura soit le pouvoir soit la
mort. Bien des choses peuvent changer avec ce pouvoir entre les mains.
Crois-tu en être capable ?
- Pourrais-je sauver mon peuple ? Pourrais-je mettre un terme à cette
guerre ?
- Oui mais es-tu prêt à payer le prix ?
- Oui !
Prasengrim sentit une puissance énorme traverser son corps. Il avait la
sensation que son corps allait exploser chacun de ses nerfs étaient
brulants, douloureux. Vint un black-out. Lorsqu’il reprit ses esprits il
était dans la cour du château. Un paysage apocalyptique se présentait à
lui. Une lumière intense montait des montagnes du nord et se déversait
vers le ciel telle une gigantesque éruption volcanique. Le ciel avait pris
une teinte noire maladive et semblait être parcouru de rides. Un espace de
calme se formait au cœur des rides. Le jet de lumière se fragmenta en
sphères qui explosèrent en onde de lumière. Foudre et lumière s’abattaient
dévastant le paysage... Les armées alentours payaient un lourd tribut et
puis l’éruption se tari les ténèbres se dissipèrent laissant la place à un
paysage cauchemardesque.
- Que… que s’est il passé est cela le prix dont il parlait...
- Prince... Comment... Que…
- Le roi Sarguin Alenie doit être mort sauf erreur de ma part...
- Majesté... Comment êtes-vous...
- J’ignore ce qu’il s est passé exactement mais pendant un instant j’ai
été en communion avec le cristal... J’ai perçu l’esprit qui s y trouvait
enferme... L’Esprit Dragon.
Prasengrim ou plutôt le roi Prasengrim, puisqu’il avait reçu
officiellement titre et sacrements, fut fort occupé dans les jours qui
suivirent ce qui fut appelé l’envol du dragon. La guerre se poursuivait.
Elle était arrivée sous les murs d’Aurst la capitale royale qui
chevauchait le lac Lerntröe. Prasengrim passait en revu les troupes avant
la bataille lorsqu’il fut prit d’un malaise qui le poussa à abandonner le
commandement à son demi-frère Atancomb Sumterds de deux ans son cadet. Les
troupes prirent cela pour un mauvais présage. Des murmures montèrent des
troupes alors que l‘on évacuait ce roi pleutre incapable de faire face à
la bataille.
Atancomb Sumterds fut grièvement blessé dans le combat entre les deux
armées. Il avait dors et déjà perdu énormément de sang. Prasengrim lui
donna du sien. Contrairement aux attentes des médecins, Atancomb Sumterds
se remit rapidement mais de son cote Prasengrim se sentait différent et
des écailles commençaient à pousser sur son corps. La peur l’envahit. Il
commença à les arracher mais elles repoussaient de plus belles. Au bout
d’une dizaine d’essais un phénomène étrange se produisit. Certaines
commençait à se renforcer, à grandir. Lorsqu’il en retira une pleine de
rage une rafale de vent traversa la pièce, fracassant les meubles en bois
se trouvant sur son chemin. Les gardes en faction entrèrent attirés par le
bruit. Surpris, Prasengrim se retourna, projetant au passage une nouvelle
rafale qui envoya les nouveaux entrants contre les murs, le souffle coupé.
Serait-ce donc cela le pouvoir dont avait parlé l’Esprit Dragon ? Pras se
concentra sur l’écaille et fit le geste de trancher en direction d’un mur
d’enceinte, là où nul ne pourrait être blessé. La pierre vola en éclat
comme frappée par l’épée d un géant. Oh, oui ! Il avait dit qu’il aurait
le pouvoir. Maintenant il comprenait, il jubilait. Son rire était
effrayant. Il lui fallait trouver des compagnons avec qui le partager et
bâtir une armée. Qui donc pourrait résister à une telle puissance
Garde Dragon
Il fit, dans un premier temps, appelle à ses plus fidèles compagnons.
Plus de la moitié mourut… Mais, ceux qui survécurent aux trois jours de
longue souffrance que dura la transformation s’éveillèrent chargés de
pouvoirs. Eux même tentèrent de transmettre leur sang ainsi qu’ils
l’avèrent reçu mais les nouveaux avaient bien moins de pouvoirs que ceux
créés par Pras...
Au bout de deux semaines, ils avaient créés une armée d’une cinquantaine
de guerriers. Ils n’eurent que peu de temps pour apprendre à maîtriser
leurs pouvoirs. L’ennemi était à leur porte... Et la mort noire vint.
C’était ainsi que fut décrit la première attaque de Pras. Il réussit à
créer une courte tempête qui provoqua le chaos au sein des forces
assaillantes. Ses compagnons portèrent la seconde estocade provoquant un
chaos élémentaire de terre, d’eau et de feu mêlés mais sans grand
contrôle. La terre ondulait tel un serpent portant des plaques de feu
embrasant les combattants. L’eau se changeait en glace rendant la zone de
combat traîtresse pour qui devait la franchir… Les murs de la citadelle
eux-mêmes en subirent les conséquences devant une telle puissance. Ils ne
supportèrent pas les tensions que leur infligea le sol et se fissurèrent
avant que des pans entiers s’effondrent. Fort heureusement la terreur
provoquée par ceux qui devinrent de par la suite les Gardes Dragon fut
telle que nul assaillant ne put pénétrer.
L'armée adverse était en déroute. La Garde Dragon eut quelques jours pour
souffler et apprendre à maîtriser ses pouvoirs. La coalition, pendant ce
temps, tentait de réunir ses hommes dispersés aux 4 vents. C’est également
à cette occasion que furent célébrés le mariage de Pras et de sa cousine
Arnia suivit du couronnement des altesses royales... Cela permit au peuple
d’oublier pendant quelques instants leurs malheurs…
Arnia reçu le titre de Reine Dragon mais sa transformation fut dans un
premier temps cachée à tous mais son secret fut éventé lorsque son
incroyable longévité commença à être visible. Elle ne semblait pas
vieillir d’une année sur l’autre…
A peine un an après la création des premiers Gardes Dragon naquirent
les premiers enfants issus d’hommes et des rares femmes issus de la Garde
Dragon. On les surnomma les enfants de sang de dragon puis rapidement les
SangDragons...
Suites et conséquences
Les batailles révélèrent deux choses, d’une part, le corps des Gardes
Dragons se renforçait au fur et à mesure des combats, des écailles se
formant au niveau des blessures et, d’autre part, en mêlant sang et
écailles au métal pour forger les épées, le forgeron royal Forlor Rogenya
avait réussit à créer de nouvelles armes qui permettaient de mieux
canaliser les pouvoirs augmentant ainsi leur puissance mais en
contrepartie, le métal devenait vivant puisant dans les forces vives de
son détenteur.
La guerre se poursuivit jusqu’à la victoire finale de Pras. Qui aurait put
résister à la Garde Dragon ou au désir d’en posséder les pouvoirs malgré
les risques encourus… La tentation se révéla bien grande parmi les anciens
ennemis.
A la fin de la guerre, il y avait plus d’un millier de Gardes Dragon.
Mais, il eut bien moins de morts dans les transformations car les
alchimistes avaient depuis découvert qu’en mettant une goutte de sang de
Pras originel dans une fiole du sang d’un postulant, il était possible de
savoir si la transformation serait mortelle ou non…
Rares étaient les femmes SangDragons car leurs pouvoirs élémentaires
étaient bien plus faibles que ceux des hommes de plus leurs corps ne se
renforçaient pas avec les écailles. Ceci est en partit à l’origine du
génocide qu’il y eut parmi les filles nées de Gardes Dragons dans les
premières années. Les Gardes Dragons testaient leurs enfants à la
naissance pour vérifier la présence du pouvoir en eux. Ce n’est que
lorsque les gardes de la reine commencèrent à avoir des enfants qu’il
apparut que le fait d’avoir une mère également porteuse du Sang de Pras
augmentait la puissance de l’enfant… De plus, l’organisme des fillettes
supportait moins bien la présence du SangDragon ce qui fit qu’elles
mourraient souvent en bas âge…Les trois plus célèbres femelles furent les
trois premières nées de Pras et Arnia, les princesses Nirae Pe Seda et
Erchir Pe Seda (jumelles), Ariet Petani qui sont à la source de toutes les
lignées de SangDragon les plus puissantes…